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Photo du rédacteurNancy Demaret

LES CRITIQUES DESTRUCTIVES


Parfois, on entend des critiques et des jugements qui sont prononcés sans la moindre intention constructive. Pour une raison obscure, il y a toujours des personnes qui projettent leur négativité et leurs insécurités en jugeant à travers des critiques ce que les autres font ou cessent de faire, disent ou cessent de dire… Des personnes qui passent leur temps à transmettre et à diffuser ce qui, selon elles, ne s’apparente qu’à des défauts et des mauvais exemples de conduite.


Nous avons tou-te-s, dans une certaine mesure, été victimes et producteur-trice-s de jugements et de critiques destructives. En fait, cette passion pour la critique a atteint une telle magnitude que des programmes de télévision et de radio ne se basent désormais que sur cela : essayer de faire du mal aux personnes en les critiquant et en les jugeant. Aujourd’hui, ces programmes sont de plus en plus nombreux et ont des taux d’audience très élevés. Pour quelle raison ? Pourquoi critiquons-nous de cette façon ?


Comprendre le mécanisme de la critique peut nous aider à prendre conscience de la façon dont fonctionne ce modèle de conduite. Voilà pourquoi nous allons vous exposer quelques-unes des principales raisons pour lesquelles les personnes agressent et font du mal aux autres en se basant sur des jugements et des critiques non constructives.


1. Les sentiments d’infériorité


Les sentiments d’infériorité peuvent être une motivation pour critiquer les autres. Et, parfois, ce sont les sentiments de supériorité qui constituent cette motivation. En ce sens, pour beaucoup de personnes, le sentiment de supériorité n’est qu’un déguisement pour leur sentiment d’infériorité, un lieu où elles se sentent un peu plus sûres d’elles-même.


Ainsi, ces personnes essayent par tous les moyens de satisfaire leur besoin de se sentir puissantes et supérieures, même s’il faut pour cela écraser quelqu’un ou nuire à son image en le critiquant.


2. L’insatisfaction envers soi-même


Nous critiquons les autres pour que nos propres défauts soient minimisés face à eux et face à nous-mêmes. Quand nous les critiquons, nous nous trompons nous-mêmes en pensant que le problème se trouve chez eux et non pas en nous. Pour ne pas nous sentir mal, nous cherchons à nous convaincre que les autres ont aussi des failles et qu’elles sont plus grandes que les nôtres.


Ainsi, en critiquant, nous créons souvent des reflets de ce qui nous dérange chez nous. Nous projetons nos peurs et nos insécurités. En fait, quand nous n’acceptons pas certaines de nos caractéristiques et les retrouvons chez les autres, elles génèrent un grand mal-être et déclenchent la critique. Ce phénomène a un nom, celui de « moi répudié ».


Les personnes jalouses et envieuses sont celles qui émettent le plus de critiques. Le fait de se sentir inférieures à quelqu’un déclenche en elles un mécanisme de défense qui consiste à rabaisser les qualités de l’autre à travers la critique. Dans ces cas, il est fréquent de voir se magnifier les défauts qui sont vus ou inventés chez l’autre personne.


« Ces personnes ne sont pas habituées à s’auto-critiquer, leur énergie se concentre sur le jugement des autres. Elles éloignent donc leur regard d’elles-mêmes parce qu’elles ont peur de ce qu’elles pourraient voir si elles regardaient suffisamment longtemps ».


3. Le besoin d’être intégré-e à une communauté


Les relations sociales de certaines personnes sont basées sur la critique des autres. Les études nous disent que pour affirmer notre appartenance à un groupe, nous avons souvent tendance à critiquer les gens d’autres groupes. Ainsi, la critique s’occupe de renforcer ce sentiment d’appartenance, que ce soit pour nous le prouver à nous-mêmes ou pour le prouver aux autres membres du groupe (endogroupe).


La critique aura donc une très grande influence sur l’attitude du groupe. Si elle est acceptée et renforcée, il est très probable que les critiques redoublent d’intensité. Et, au contraire, si elle est rejetée, la personne qui cherche à affirmer son sentiment d’appartenance devra trouver d’autres chemins.

Finalement, quand nous pensons être expert-e-s dans un domaine, nous pouvons en arriver à critiquer les autres pour démontrer ce que nous savons et nous réaffirmer. Ce comportement obéit à un manque d’estime de soi et à un désir d’admiration.


4. Vengeance et lâcheté


L’une des raisons qui peuvent pousser une personne à en critiquer une autre peut être le désir de vengeance. Nous pouvons faire face à des situations qui n’ont pas été assimilées, résolues ou pardonnées. Dans ce cas, la critique est utilisée en tant qu’instrument d’humiliation et de vengeance. Quand nous n’avons pas eu le courage suffisant pour dire à une personne qu’elle nous a blessé-e, nous recourons à la critique pour occulter notre frustration, notre colère ou notre insatisfaction.


La critique comme vengeance a beaucoup de similarités avec la vengeance comme manipulation. Parfois, on critique avec l’intention perverse de séparer quelqu’un de la personne critiquée, pour l’écarter du groupe, l’isoler…


5. Narcissisme et égocentrisme


Quand nous sentons que nous méritons un traitement ou des conditions spéciales et que nous pensons ne pas les recevoir, nous pouvons en arriver à sentir que quelque chose nous est dû. Parfois, à cause d’un sentiment narcissique, nous sommes persuadé-e-s que les autres doivent être à notre service. Quand nous sentons que ce n’est pas le cas, nous pouvons utiliser la critique pour nous plaindre, rabaisser l’autre ou le faire se sentir mal.


Attitude face aux critiques


Il ne fait aucun doute que les critiques sont inévitables, quelle que soit leur façon d’être exprimées ou la personne qui les a émises. En ce sens, comme l’explique Stamateas, on applique la « règle des trois tiers ». Il y a un tiers des gens qui nous aiment, un autre tiers qui nous détestent, et celui qui reste est constitué de personnes qui ne nous connaissent pas mais qui émettent quand même un avis.


Cependant, il ne faut pas sous-estimer le pouvoir négatif et destructeur que peuvent avoir certaines critiques. Winston Churchill a comparé la critique à la douleur que nous pouvons ressentir au niveau physique. Une étude récente a aussi révélé que les expériences de rejet, les critiques et l’humiliation sont gérées par la zone du cerveau qui se charge aussi de traiter la douleur.


Il vaut mieux rester loin…


Pour cohabiter avec cette épidémie sociale (et toxique) de critiques destructives, il faut bien respecter une règle très importante : s’éloigner ou se protéger des personnes toxiques. Ces personnes sont des êtres négatifs qui ne souhaitent qu’empoisonner les autres.


La chose la plus sensée à faire consiste à garder ses distances, surtout quand on essaye de nous rendre « complices » des critiques. N’oublions pas que l’interaction avec ce type de personnes, en plus d’être pauvre, peut faire du mal à notre santé émotionnelle et sociale.


En définitive, la clé consiste à ne pas se laisser contaminer et à ne pas prendre les critiques personnellement quand on sait qu’elles ne sont pas fondées. Gardons bien à l’esprit que la critique en dit plus sur celui/celle qui critique que sur celui/celle qui est critiqué-e et qu’il s’agit d’un problème personnel de l’autre.


Sources : "Nos pensées.fr/critiquesdestructives" du 21/07/2017



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